Peter Tosh - Equal Rights
Label: Sony
Année: 1999
Après son premier, et excellent album, "Legalize It" ainsi qu'une tournée américaine en 1976 (dont des concerts à guichets fermés à New York), Peter Tosh sort une année plus tard l'album qui sera le plus abouti de sa carrière solo lui permettant de se placer comme le freedom fighter luttant pour la reconnaissace des droits des opprimés. Ce sera également celui-ci qui lui permettra de rencontrer Mick Jagger et Keith Richards lors du One Love peace concert. Ces derniers impressionnés par son aisance musicale à la guitare, ses lyrics acérés et sa force vocale, n'hésiteront pas à le signer sur leur label, Rolling Stones recordings, dès 1978. Mais que possède cet album pour lui permettre de rivaliser avec des artistes Rock?
"Get Up, Stand Up", largement diffusé et connu dans le monde entier, et à créditer à Marley/Tosh, est une reprise qui peut paraître surprenante tant la qualité de la version originale (album "Burnin'" 1973) est indéniable. Mais c'est ici l'occasion pour Peter de "rockiser" le titre et de mettre en avant ses capacités à la guitare avec les effets wha-wha bien connus des fans et de rappeler que devant l'oppression on se lève. Ces oppresseurs sont pour Peter Tosh, dans son langage bien particulier, les downpressor men (et non opressor men) auxquels il rappele qu'il est impossible pour eux de fuir, et que leur seul échappatoire est de se cacher. Un titre qu'il posera en medley avec "Equal Rights" lors de sa tournée Mama Africa (82-83).
"Equal rights", le titre-album est celui qui, au même titre que "Legalize It", représente ce que Peter Tosh aura été pour le Reggae : un combattant pour l'égalité, la légalisation, mais qui met surtout en exergue ses talents. Encore aujourd'hui un artiste comme Anthony B entonne ce chant à chaque début de concert.
Son combat se caractérise par une large ouverture vers l'Afrique, en rappelant que peu importe d'où tu viennes, si tu es black tu es un africain ("African") où encore la stigmatisation du régime sud africain connu sous le nom d'apartheid et le titre qui figure pour les puristes comme le meilleur et le plus puissant réalisé.
Peter Tosh était avant tout un rasta et que seul Jah peut guider à travers les endroits les plus sombres. Ce titre avec des choeurs particulièrement envoûtants est un témoignage de sa foi.
"Peter Tosh était un grand gaillard (1m90), comment aurais-je pu écrire cette tune pour moi alors que je suis petit" disait ironiquement Joe Higgs lorsqu'il était interrogé sur les origines de "Stepping Razor". Celle-ci fut écrite pour un concours Reggae, et collera à la peau de Peter jusqu'à la fin de sa vie, et à juste titre. "Peter Tosh était une personne ayant un caractère spécial et avec laquelle il était dur de travailler" clamera Chris Blackwell. Une chose est sûre c'est qu'il n'aura pas volé son surnom de Steppin' Razor.
La réédition effectuée en 2002 inclue deux titres live enregistrés lors de sa tournée Mama Africa au Ahoy Hall à Rotterdam le 30 septembre 1983. Si leur présence sur cet album n'est pas évidente, ils mettent encore une fois en avant la force musicale du "Word, Sound and Power" (nom du groupe de Peter Tosh) avec aux commandes Fully Fullwood, Santa Davis et un guitariste déchainé, Donald Kinsey.
En conlusion, cet album est une image sincère de l'homme : un panafricain convaincu, dont la foi en Jah permet de marcher tel un razoir acéré, levant des foules entières à l'écoute de ses diatribes requérant l'égalité. Cet album dont nous fêtons le 30ième anniversaire de sa sortie est encore aujourd'hui d'actualité et indispensable dans toute discothèque de Reggae fan que vous êtes. Alors qu'attendez-vous ?
Tracklist :
- Get Up, Stand Up
- Downpresser Man
- I Am That I Am
- Stepping Razor
- Equal Rights
- African
- Jah Guide
- Apartheid
- Bonus Tracks (CD)
- Pick Myself Up (Live Version)
- African (Live Version)