Gentleman + Max Romeo + Lee Perry @ Le Zénith (75)

Vendredi 21-04-2006
Le Zénith - Paris (75)

On arrive vers 18h30, le show vient de commencer, à peine arrivé dans le Zénith que l‘on reconnaît la voix de Pierpoljak. A l‘origine non programmé, ensuite annoncé sur les flyers et enfin incertain le jour J, il sera finalement présent pour cette affiche. Nous arrivons sur le tune "Je Descends Le Bar", la salle est remplie au tiers, les massives semblent réceptifs, devant un Pierpoljak en baggy jeans, sweet large (cela change de l‘image "Roots" du Pierpoljak d'il y a quelques années). Il entame alors ses gros classiques tirés en partie de l‘album "Kingston Karma", sorti en 1998 ("Police", "J'sais Pas Jouer", "Plantation"), nous faisant presque oublier que l‘artiste français vient tout juste de sortir un nouvel album : "Je Blesserai Personne". Nous aurons droit également à 2 featurings, dont un avec Black Man from Jamaïca (présent sur l‘album "Stim Turban"). On s‘étonnera qu‘il n‘y ait qu‘un seul micro pour les 2 chanteurs...
Au bout de 20 minutes, Pierpoljak est coupé en pleine chanson ! Ce qui peut paraître assez comique... Mais coupé de la sorte est assez radical. Le public siffle alors la prog pour ce "cassage" d‘ambiance. Quelques minutes plus tard, Pierpoljak revient sur scène "rassuré" qu‘il s‘agissait en fait d‘un problème technique. Se sentant confus des propos tenus suite à ce souci, il prend la peine de s‘excuser avant de continuer son set. Premier artiste, il n‘est pas encore 19 heures et le système sono a déjà sauté, ça s‘annonce bien ! Mais Pierpoljak arrive à remotiver la salle, nous aurons encore 2 tunes de l‘artiste qui visiblement s‘est bien plu devant le public parisien.

20 heures, le Zénith s‘est rempli d‘un trait, la soirée peut vraiment commencer, et c‘est Max Romeo qui arrive sur scène le premier. Figure emblématique du Roots Reggae, c‘est tout de jaune vêtu qu‘il entonne un "One Step Forward", mythique tune tiré de l‘album "War Ina Babylon" (produit par Lee Perry en 1976). Un public qui reprend facilement les lyrics de la tune devenue incontournable. On enchaîne avec "Uptown Babies Don't Cry", la force tranquille du Roots Reggae n‘a rien perdu de son charisme, et de sa voix !
On continue avec "Perilous Time", une tune présente sur la compil du même nom. Le show passe à une vitesse incroyable, et c‘est repartit avec "Babylon Burn" qui sera d‘ailleurs assez "fire" !
Des applaudissements à chaque fin de chanson, et une prestation qui pour l‘instant fait le bonheur de tous visiblement, il enchaîne alors sur "Every Man Ought To Know", encore une tune tiré d‘un album phare : "Open The Iron Gate".
Pour finir, et oui... déjà, on retourne du coté des productions de l‘époque Lee Perry, c‘est l‘osmose avec les massives lorsqu‘il entame "War Ina Babylon", immanquable en live, et c‘est l‘euphorie, et le "smile" sur beaucoup de visages lorsque les premiers mots de "Chase The Devil" se font entendre. Une bonne partie du Zénith chantera sur cette dernière tune.
Une heure tout pile, ni plus ni moins, c‘est le temps de scène accordé à cette pointure du Roots Reggae... dommage. Les plus fervents auront peut être le regret d‘avoir eu une playlist *trop classique* qui ne reflète pas l‘importante discographie de l‘artiste. Certes, nous avons eu droit à ses plus grosses tunes, mais cela reste un réel plaisir.
Une ovation unanime à la sortie de Max Romeo qui nous a montré qu'il était encore en forme et toujours dans la vibe. Ce qui ne sera pas tout à fait le cas... de l‘artiste suivant, son compère Lee Perry.
21 heures, les techniciens effectuent quelques petits changements sur scène, il est vrai que beaucoup attendent Gentleman, mais c‘est Lee 'Scratch' Perry qui est annoncé.
C‘est sur une tune de Marley qu‘il fait sont entrée "Crazy Baldhead", accompagné de son attirail habituel: bagues énormes, micro incrusté de pierres et autres *objets*, casquette multicolore avec tout un tas de badges mais aussi des miroirs, etc. Le must de sa tenue reviendra je pense à ses chaussures... des modèles de chantier peints en vert-jaune-rouge, avec là encore tout un tas de choses collées dessus (pièces, pin's, miroirs, etc.). Aucun doute, sa prestation s‘annonce haute en couleurs ! En couleur, de la barbe aux cheveux, barbe rouge... et lorsqu‘il enlève sa casquette nous découvrons une jolie coiffure teintée vert-jaune-rouge... Crazy Baldhead !
Une reprise très singulière de la big tune de Bob "Jah Live", adapté par Lee 'Scratch'... Les tunes se succèdent et c‘est un show qui ressemble de plus en plus à un "Tribute to Bob Marley". Sauf que la voix n‘est pas toujours à la hauteur pour des reprises de ce type. Le public sera assez clément malgré tout.
Il ne déroge pas a ses passages *bizarres* en prenant une bouteille d‘eau pour arroser... le sol !
Notons quand même une reprise assez sympathique de "Small Axe", ce qui ne sera pas forcement la même pour "Exodus" ou encore pire "One Drop".
The Original Uspetter nous a une fois de plus livré un échantillon de sa folie diront certains, de son génie diront d‘autres. Quoi qu‘il en soit, tout le monde resta ébahi face au mysticisme de cette figure emblématique qui fut caractérisé ce soir là par des propos ambigus ("I Love Pussy"), et qu'il tient régulièrement depuis plus de 2 ans.
Là encore une heure tout juste après son entrée, Lee Perry quitte la scène, et quelle sortie ! Nous le voyons sortir une bouteille de parfum de sa poche, il l‘ouvre... et commence à arroser la scène ! C‘est une bouteille de célèbre N┬░5... Sacré Lee Perry !

Coupure plus longue cette fois-ci. Le dernier artiste est Gentleman, certainement le plus attendu de tous. Il faut faire de la place : notre ami bouge beaucoup sur scène. Le temps de se préparer pour un show qui s‘apprête à être "fire". Cette fois, la fosse du Zénith est pleine, les massives se rapprochent au maximum, chaleur, odeurs exotiques et excitation sont au rendez-vous. Lorsque Gentleman débarque sur scène, c‘est un Zénith qui est déjà en feu et son arrivée se fera sous une ovation générale.
Nous aurons le droit à quelques a cappella sur les débuts de chansons tel que "Dangerous Zone".
Toute la salle se mettra à taper des mains et à sauter, variant les flows, variant les rythmes, Gentleman maîtrise parfaitement son show. Notons aussi qu‘il est présent partout et n‘hésite pas à aller d‘un bout à l‘autre de la grande scène du Zénith, ce qui est fort appréciable pour le public, une interaction vraiment bonne.
Nous aurons droit à ses grosses tunes, telles que "Intoxication" de la big série du riddim Drop Leaf, ou encore "Send A Prayer". Le temps d‘une pause et de laisser la place pour une chanson à une choriste. Une tune assez tranquille, avec des consonances RnB.
On repart encore plus fort avec des titres qui "mash up" tout en live, tels que "Dem Gone", pas de doute à constater les réactions du public, ce dernier venait majoritairement pour Gentleman. Ses nouvelles tunes comme ses plus anciennes sont reprises en choeurs par une grande partie de la salle. L‘ambiance est vraiment chaude! Le message, lui, est conscious, "Respect your mother, the peace, the youths...". Quelques petits breaks pour rappeler l‘essentiel.
On ne pouvait échapper à "Superior" (de l‘album "Confidence") pour une version vraiment wicked ! Un début en a cappella suivi d‘un pull up, le second verset sera vraiment puissant, et tout le public reprendra le refrain en cheuur. Toujours sur l‘album "Confidence", c‘est la tune "Caan Hold Us Down" à l‘origine avec Barrington Levy et Daddy Rings qui viendra nous faire vibrer... encore!
Cela fait déjà 1h10 environ que Gentleman est sur scène, il nous fait signe qu‘il lui reste encore 2 tunes (ce n‘est pas les massives qui vont s‘en plaindre)... Et là, quelle montée d‘ambiance ! Lorsqu‘il entame "Leave Us Alone", une ambiance de feu et tout une fosse qui saute... c‘est impressionnant ! Un débit digne des gros artistes Nuroots, et une interaction sans faille avec le public.
La dernière tune assure une sortie sous un tonnerre d‘applaudissements puisqu‘il nous offre une big version de "Runaway", ça faisait longtemps que je n‘avais pas vu autant de personnes sauter !

En guise de conclusion on peut qualifier cette soirée de réussite. L‘éclectisme de l‘affiche, caractérisé par des artistes aux styles radicalement différents, a permis à chacun de s‘y retrouver et donc d‘apprécier la vibe à sa juste valeur. Cependant, on pourra regretter le minutage strict et rigoureux dont ont fait preuve les organisateurs à l‘égard de l‘ensemble des artistes, sans exception !
Pierpoljak n‘a joué pratiquement que ses titres datant maintenant de presque 10 ans, ce qui est un peu étonnant lorsque l‘on sait qu‘il a sorti quand même plusieurs albums depuis, dont un nouveau il y a moins d‘un mois !
Max Romeo nous a offert une superbe prestation, un regret pour son passage rapide (1 heure tout juste) et beaucoup de production de Lee Perry... Lee 'Scratch' nous a prouvé une fois de plus sa singularité, mais aussi une voix qui n‘est pas toujours juste... dommage. Surtout lorsqu‘il reprend du Marley. Gentleman a relevé le niveau en faisant une excellente représentation. Un très bon jeu de scène, une très bonne playlist, mêlant classique et nouveauté. On regrette qu‘il n‘y au eu aucun featuring. Une interaction parfaite avec le public... très bon show !

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