Mystic Revelation of Rastafari @ Le Glaz'Art (75)

Mardi 08/05/2007
Le Glaz'Art - Paris (75)

Ce soir est la dernière date de cette tournée des Mystic Revelation Of Rastafari. Quasiment sur toutes les dates, ils faisaient partie du "Made In Jamaica Tour", mais aujourd'hui, nous avons le privilège de les voir seuls.

La première partie est assurée par le groupe Tonk's Orchestra, jeune groupe de Seine et Marne dont le style musical se définit comme "Reggae Ska Melodik". Ils est 21 heures quand ils prennent place sur la scène du Glaz'Art qui parait bien petite vu leur effectif: basse, batterie, guitare, clavier, section cuivres et percussions repartis entre les neuf membres du groupe.

Avant de jouer, ils nous rappellent la réalité en faisant une allusions aux résultats des élections présidentielles : "Peu importe ce qui s'est passé ce week end...". Ils nous interprètent des titres engagés comme "Manipuler", "Faya Man" ou "Crazy World" pour lequel le chanteur Yo Dread prend une guitare acoustique. Ils alternent les styles entre Ska, Reggae Roots, se permettant même des introductions funky. Leur set se termine avec "Tous Contre 1", "Roots" et finalement le Ska "Grand Father" après trois quarts d'heure de prestation rythmée.
Il est temps d'accueillir maintenant une légende de la musique jamaïcaine. Ce collectif, fondé à l'aube du mouvement rasta dans les années 40 par Count Ossie, continue de diffuser cette vibration mystique. Pourtant la discographie est assez pauvre en quantité: seulement cinq albums dont deux lives. Mais ces fondations sont toujours vivantes et la preuve en est faite ce soir.

La scène est encore complète avec les cuivres, la basse - seul instrument électrique du groupe tenu par Donovan Cunningham -, les cinq percussionnistes et les deux chanteurs. Parmi ces derniers, Brother Samuel Clayton, qui a repris le flambeau de Count Ossie lors de sa disparition en 1976. Les classiques ne se font pas attendre et dés les premières notes, le public les reconnaît. Le premier d'entre eux est "By The Rivers Of Babylon", un chant traditionnel rasta qui prend sa source dans le psaume 137 et qui a bien sûr été mondialement popularisé par la reprise disco de leurs compatriotes Boney M. Un peu plus tard, Calvin 'Bubbles' Cameron, le tromboniste vétéran de Wareika Hill qui joue depuis leur début avec les Mystic Revelation Of Rastafari a l'occasion de s'illustrer sur "Ethiopian Serenade". Aux cuivres, il est accompagné par Egbert Evans à la flûte traversière et au saxophone. Après trois quarts d'heure de concert, il est tant d'entamer les choses sérieuses, et c'est ce qui se passe puisque retentit "Lumba" dont le titre n'évoquera rien pour la plupart des amateurs de Reggae mais qui cache derrière un des riddims des plus connus: le fameux Drum Song. Pendant une petite dizaine de minutes, une partie du public reprend en choeur le refrain lancinant du morceau : "Lumba, A Lumba Hey...". On poursuit dans la continuité avec "So Long", encore un classique repris par de nombreux chanteurs Reggae : "So long Rastafari call you, so long..."

Cela fait maintenant une heure que les percussions nyabinghi résonnent dans le Glaz'Art mais il y a encore des morceaux inévitables qui n'ont pas été joué. C'est le cas de "Oh Carolina" qui, lors de son enregistrement en 1960, offrait la première apparition sonore des percussions rastas sur un enregistrement. On en termine avec les incontournables et "Rockfort Rock" qui a le don d'embraser le public à chaque fois qu'il est joué, que ce soit ici dans une version de prés de 10 minutes encore une fois, ou avec les Skatalites ou autres Jamaica All Stars. Le plus apaisant "Peace And Love" sonne comme une conclusion à ce concert mais le public réclame chaleureusement un rappel. Devant une telle demande, le groupe ne peut que revenir pour nous exécuter "Rasta Reggae" un morceau issu de leur dernier album studio "Inward I" avant de s'éclipser pour de bon.

Une heure et demie de pur plaisir même si la mystique qui doit régner dans les véritables groundations n'était pas au rendez-vous. Nous avons passé un très bon moment à condition de ne pas se lasser du rythme nyabinghi cher aux célébrations rasta.

No votes yet.
Please wait...