Omar Perry & Anthony B @ L'Ouvre Boite (60)
Jeudi 23-10-2014
L'Ouvre Boite, Beauvais (60)
Un concert aux couleurs de petit festival, telle est l'affiche de ce soir à l'Ouvre Boite. La première partie est normande avec Scars originaire du Havre backé par Terminal Sound de Rouen. Le public se met doucement en place sur des riddims assez éclectiques délivrés par Selecta Antwan.
Après cette introduction sonore, il est temps de laisser la place aux Jamaïcains. Qui va commencer┬á: Omar Perry ou Anthony B┬á? Le backing band sera-t-il le même pour les deux┬á? Le pad présent sur scène évoque la présence de Guillaume 'Stepper' Briard. Serait-ce le Homegrown qui a déjà tourné avec Omar Perry┬á? La réponse ne tarde pas avec la mise en place des musiciens. Il s'agit du House Of Riddim, backing band autrichien qui avait déjà accompagné Anthony B sur sa dernière tournée estivale notamment, mais qui a déjà collaboré avec énormément d'artistes en backing live ou studio. Sur scène, nous avons à la batterie Sam Gilly, à la guitare Herb Pirker, à la basse Manfred Scheer et aux claviers Parvez Syed et donc Steppa au saxophone et bruitages.
├Ç peine en place, ils entament avec le Rock Fort Rock. Rien de tel pour se chauffer, puis c'est donc Omar Perry qui déboule avec "Beat Down Babylon", "Bless Them" puis "Woman Love Me" sur le Revolution/Intercom riddim toujours aussi efficace pour mettre l'ambiance. Il poursuit dans le riddim classique avec "Father Of Creation" sur le Pretty Looks riddim, puis "Love Inna Mi Heart" sur le Words Of My Mouth de son fameux père. La première grosse interaction avec le public, même si l'ambiance était déjà là depuis le début, s'effectue sur "Fire Way" à la dynamique puissante. Stepper en rajoute encore un peu et exhorte le public : "Faites du bruit┬á!".
On enchaîne avec "Redder Than Red" et "Boom Town" sur le World A Music/Jamrock riddim décliné en mode dubwise. Omar s‘efface alors en s‘éclipsant au fond de la scène et laisse le groupe s'exprimer. La reprise de "Chase The Devil" de Max Romeo (encore un riddim made in Black Ark annoncé par une petite maladresse de sample en introduction de la précédente) puis "Ska Ta Fright" concluent cette bonne performance avec un peu de jeu avec le public en le faisant répéter et danser à gauche puis à droite...
L'ambiance est bonne et ne retombe pas puisqu'un grand gaillard fait son entrée. C'est Kool Johnny Kool, déjà vu avec Anthony B cet été, qui vient interpréter trois titres sur des riddims classiques (dont le Lecturer et le Answer) avant de terminer sur un titre plus dancehall.
Toujours pas de pause, le House Of Riddim assure et poursuit avec un medley qui annonce Anthony B. Stepper a quitté la scène avec Omar Perry mais, la gente masculine ne perd pas au change à en juger par la poursuite engagée par les smartphones quand les deux choristes rejoignent leur micros. La tradition est encore une fois respectée pour Anthony B qui commence comme toujours avec un titre de Bob Marley, "Time Will Tell", suivi de "Higher Meditation". Le roi du reggae n'est jamais bien loin avec "Freedom Fighter" aux notes prononcées de "Run For Cover", suivi de "World A Music" sur le riddim éponyme déjà chevauché par Omar Perry plus tôt dans la soirée.
Avec "Waan Back" on revient aux premiers succès du bobo sur ce recut du Night Nurse avec la fameuse mimique du screw face. On reste dans le classique avec "Reggae Gone Pon Top" sur le Revolution riddim, suivi de "Whip Dem Jah Jah" et "Burn Iniquity" sur le First Born riddim présent sur son dernier album Tribute to Legends. On reste d'ailleurs sur le même album avec "O Jah Remember" puis la reprise d'"Imagine" de John Lennon et sa digression où il demande aux plus jeunes d'imaginer un monde sans facebook, etc.
C'est maintenant aux lovers d'être satisfaits avec "My Yes & My No" et "Everybody Needs Somebody To Love" suivi de "Real Warriors" dont la débauche d'énergie chorégraphique a raison du turban ; un retour en coulisses de quelques secondes est alors nécessaire. "Good Life" et "Raid Di Barn" signent encore un retour aux origines, avant "Don't Worry" sur le Istambul riddim puis "Defend My Own" sur le Jungle Skunk riddim, recut du I Know Myself riddim.
La suite se dégrade un peu avec "Police" au son saturé et qui transforme quelques imbibés en excités qui gâchent la bonne ambiance qui régnait jusque là devant, suivi du saugrenu technoïde "Time To Have Fun" au refrain entêtant. Le show se termine comme il a commencé avec "One Love" de Bob Marley et le retour de Kool Johnny Kool.
Ce fut une bonne soirée musicale dans l'ensemble et qui avait de quoi réjouir les plus fraîchement initiés au reggae avec des sons récents et contenter les anciens avec un choix de riddims classiques.
Merci à L'Ouvre Boite et à Talowa Productions pour ce bon moment.