Perfect @ Le Meeting (CH)

Vendredi 09-12-2005
Le Meeting - Nendaz (CH)

Montagnes enneigées et musique des tropiques. Un mélange qui, au premier abord, paraît bien atypique, mais qui n‘est pas si exceptionnel. Programmateur de reggae en suisse romande, Fayagency n‘en est pas à sa première expérience en la matière ; et a déjà permis à des artistes comme Natural Black, Queen Omega ou encore Prince Alla de se produire dans ces altitudes.

Pour sa tournée européenne, Perfect passera donc par une salle haut perchée, dans les hauteurs de la station de Nendaz, dans le Valais suisse. La salle, une discothèque locale, servira à accueillir le chanteur dans sa première tournée ex-Jamaïque en solo (certains se souviendront de sont apparition en première partie d‘Anthony B. dans les festivals estivaux européen de l‘été dernier). Spécialement aménagée en salle de concert, la discothèque n‘en a pas l‘allure. Seul un petit strapontin élevé à une cinquantaine de centimètres à peine du sol servira de scène improvisée pour l‘occasion. Dans le côté gauche de la scène, un petit coin platine permanent sera à la disposition des sounds et du backing de Perfect.

Dès 22h, la musique se fait entendre. Idren Sound (sound de Verbier; petite ville située également en montagne) s‘active à faire chauffer la salle. On passe gentiment de Bob, The Abyssinians ou encore Ken Boothe à du son plus nouveau et aux grosses sorties one drop de l‘année. Puis, les grosses voix des 90‘s comme Buju Banton, Jigsy King ou encore Reggie Stepper accélèrent la cadence pendant que la foule ainsi que l‘envie de voir la tête d‘affiche grandissent. Le sound brandit encore quelques tunes de fast style, avant de partir dans du Dancehall beaucoup plus moderne. C‘est à ce moment qu‘un autre sound local, le Walliser Sound, prend la place derrière les platines, et poursuit dans des airs de Soca et de Dancehall enivrés.

Retour au Nuroots. Perfect devrait bientôt apparaître. La salle est maintenant pleine, le public prêt; il ne manque plus qu‘à l‘artiste de l‘être aussi. Et puis c‘est Lars Vegas du Kanga Roots Sound (qui assurera le backing de Perfect) qui s‘installe à la place du Walliser crew. Peu après, c‘est à la voix du singjay de transpercer la salle de son timbre si particulier.
L‘homme arrive sur scène. Les cheveux enturbannés, l‘allure élégante, habillé avec classe, le chanteur entame une de ses plus belles chansons "Talk Black Marcus" sur le Maroon riddim de Downsound. Voir Perfect se produire dans cette salle de montagne, où le froid hostile et la neige règnent en maîtres dehors est vraiment une aubaine de première classe.
Perfect est en forme. Sa voix porte fort et loin, une vraie qualité. Il fait figure de vrai artiste qui sait présenter et vendre sa voix au public. Il n‘a peut-être pas encore l‘assurance d‘un Anthony B ou d‘un Capleton, mais on ne lui donne pas longtemps avant de s‘assurer un charisme similaire.

Le singjay anime la salle avec énergie. Il enchaîne les titres comme sa ganja tune "All I've Got", son "Shame Shame", sortie toute fraîche sur le Tropical riddim du label Purple Skunk, ou encore son titre sur le Tsahai riddim "Astalavista". Avant plusieurs de ses titres, Perfect prend le temps d‘en expliquer l‘origine, comme pour la chanson "Amerimaka", où il raconte sa mauvaise expérience auprès des gardes-frontières américains et ses ennuis pour un visa. Et puis le rythme s'accélère et c‘est à une chanson jusque là inconnu de nos oreilles que reviens la palme du meilleur moment de la soirée. Sur un rythme animé, Perfect entraîne le public dans une cadence folle avec cette chanson "No Badda Me", dont le public reprend en écho le refrain entonné par le jamaïcain. Puis viens l‘inévitable mais non moins appréciable tube "Handcart Boy" qui va enflammer la salle.

Après ce concert bourré d‘énergie, Perfect se retire d‘un show qui aura duré 1h30. On apprécie Lars Vegas qui reste à faire danser les massives. Perfect aura réussi le pari de jouer à plus de 1400m de hauteur. A défaut d‘avoir eu des vertiges d‘altitudes, il nous a secoué par l‘étonnante énergie et portée de sa voix, a réussi à transformer la petite scène en vraie piste de concert et à garder possession du public tout au long du show. En bref, chapeau bas. Le public, discrètement se fait de plus en plus petit. Toujours au poste, le selecta, aidé du Walliser crew, continue de faire bouger les plus déterminés.

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