Slide & Sounds @ Le CERM (CH)
19-11-2005
Le CERM - Martigny (CH)
Le Slide & Sound opère depuis 4 ans déjà, dont deux où il s‘est associé avec Fayagency, promoteur de concerts Reggae en Suisse. Et ce n‘est pas pour déplaire aux Reggae addicts de la région. De plus, la salle, réservée aux expositions et aux divers évènements de la région, a vraiment de quoi accueillir; elle a une capacité d‘accueil impressionnante.
Arrivé dans la salle - gigantesque et déjà bien remplie, il est difficile de savoir si l‘on se trouve dans un salon de la glisse (Slide) ou dans une salle de concert (Sound). Définitivement, on se trouve bien entre les deux. Des stands de matériel se dressent au fond de la salle, où les intéressés se retrouvent pour découvrir les nouveaux matériels de ski et de snowboard, tandis que de l‘autre côté se dresse la scène sur laquelle le crew de Special Delivery s‘occupe de chauffer la salle (arrivée trop tard je n'ai pas pu profiter de la session du Walliser Sound qui a fait la première partie du warm-up). Agrémentée de stands de boissons et nourriture, cette soirée s‘annonce être plus proche d‘un festival que d‘un simple concerts-expo.
En fond sonore, Special Delivery nous balance les derniers tunes Reggae, puis se lance dans une série de Nu-roots Soul en passant les deux derniers sons Roots de Don Corleon ainsi qu‘une série de tunes du même genre. Apparemment le crew veut nous faire danser sur tous les genres (et tant mieux). Il s‘ensuit des rythmes Roots 70‘s pour ensuite dévier sur les dernières sorties Nuroots. On savoure l‘inévitable "Welcome To Jamrock" en attendant impatiemment que le show commence. Derrière leurs platines, c‘est eux qui assureront le backing.
L‘entrée d‘Alpheus met directement dans l‘ambiance. Comme une flèche, il se précipite sur le devant de la scène, son micro envoyant une voix chaude et pleine d‘énergie qui encense directement le public. Il commence fort avec son titre "U Got Love" sur un riddim maison du Special Delivery. Mais le représentant de Studio One nous fait aussi profiter des grands riddims qui ont fait l‘histoire de ce studio. Il nous joue d‘ailleurs une des réussites de son album Quality Time, "Nothing Can Stop You"; album où il nous avait déjà fait profiter de l‘accord unique entre sa voix et les riddims du studio de Coxsone. Le public apprécie, même s‘il ne semble pas vraiment connaître les grands classiques que l‘homme nous fait partager, comme la reprise du "Bobby Bobylon" de Freddy McGreggor.
Après une très bonne prestation, Alpheus laisse sa place à Prince Malachi. Le chanteur arrive sur scène les cheveux emballés dans un haut chapeau qui donne à sa silhouette déjà imposante une allure de guerrier. Il nous livre son inévitable "Jah Love" avant de s‘appliquer dans l‘interprétation de titres tous aussi militants les uns que les autres (notamment une très belle version sur le Forever Loving Jah). Le regard imprégné des lyrics de ses chansons, il reste concentré, mais transmet au public une vraie force. Sa voix chaude et mélodique, dans la veine de Luciano et de Beres Hammond, ne peut qu‘accentuer ce phénomène et séduire le publique par son mysticisme.
Qui sera le prochain? C‘est la tête d‘affiche Chukki Starr qui fait son entrée sur la scène. Le chanteur trouve ici une place idéale pour se produire. En effet Mr. Starr est également un grand amateur de ski et a déjà fait l‘objet d‘une vidéo au titre révélateur : "Rastafaride"... Chukki reprend ses grands tubes : "Forever Shall Praise" ; "Nuff A Dem" ou encore "Justice We Want" de son dernier album. Dans la veine des singjays actuels, l‘artiste nous lance sa vibe, aidé par des riddims de qualité, des fureurs cultes de cette année (Hard Times, Season, Jam Rock).
Dernier chanteur à se produire, Reggie Stepper, qui nous régale avec son gimmick si particulier (son fameux "hunh hunh" en fin de phrase). Dès son entrée sur scène, l‘artiste se livre au meilleur de son répertoire en balançant son fameux "Kim Bo King" enchaîné d‘une même traite par le non moins connu "Cuh Oonu", le tout sur le Stalag riddim. S‘ensuit une série de ses compositions sur des classiques tel le Real Rock version 70‘s ou autres instrumentaux du même acabit. Pour finir Mr. Stepper assure la fin de sa prestation par ce qui le caractérise le plus et qui a fait la gloire de ses débuts : du early digital.
Cette soirée aux rythmes enchaînés, aux artistes défilant, dansant, posant leurs lyrics sur une vague de hits, propres à eux ou non, est définitivement réussie. La collaboration Slide & Sound et Fayagency aura vraiment bien fonctionné. Une réussite qui aura probablement comme conséquence d‘assurer à ce mini festival une prochaine rencontre entre les organisateurs et Fayagency (on l‘espère!).
Jusqu‘au bout, les chanteurs se sont succédés, chacun avec son propre style, mais toujours avec la même énergie exploitée chacun à leur manière. L‘heure de la fin des shows a maintenant sonné. Non? Le Slide & Sound et ses artistes Reggae ne sont pas encore prêts à nous laisser partir. Les quatre chanteurs se rejoignent sur scène pour notre plus grand bonheur. On se laisse emporter par une version à quatre du Doctor‘s Darling riddim. Et pour finir, agrémentés du soutien vocal des trois autres, chacun s‘applique à une dernière prestation.
Même si le public n‘était pas des plus avertis niveau Reggae, étant donné la nature de la soirée, placée sous le signe de la rencontre entre musique et sport de glisse, il aura quand même su apprécier à sa juste valeur la prestation de chaque artiste présent ce soir.
Pour conclure la soirée, le sound Soul Stereo se met en place. Les artistes se rejoignent derrière la scène pour profiter des derniers instants de musique.