Twinkle Brothers + Tu Shung Peng @ Le Plan (91)
Dimanche 07-05-2006
Le Plan - Ris-Orangis (91)
Cette 10ème édition des Zicalizes offre encore de belles affiches aux massives d‘Ile de France, avec pendant 8 jours des concerts, expositions, représentations diverses de tous horizons.
Pour ce dimanche 7 mai, nous nous rendons à Ris-Orangis (91) pour une grosse soirée aux couleurs du Roots Reggae. L‘affiche annonce en première partie un groupe local d‘Essonne, que certains habitués connaissent déjà bien : Tu Shung Peng. Nous apprenons à l‘entrée que le chanteur Jamaïcain Ganja Tree, qui devait venir en featuring est finalement annulé.
Il est un peu plus de 20 heures lorsque les portes s‘ouvrent. La salle se remplit doucement et il faudra attendre 20h45 pour voir arriver sur scène les musiciens du Tu Shung Peng.
Ca démarre fort avec le classique Satta Massagana riddim, de quoi nous mettre en appétit, surtout lorsque Manu arrive avec son mélodica, effet garanti au son de cet instrument, avec en prime quelques petits solos.
On enchaîne avec des compositions Roots qui conviennent parfaitement pour ce début de soirée, agrémentées de quelques passages Dub aux lignes de basse bien lourdes.
Manu annonce alors la venue de Difanga, chanteur que l‘on retrouve souvent avec le Tu Shung Peng, qui va nous interpréter pour commencer une reprise des plus mythiques, avec le "Night Nurse" de Gregory Isaacs. Un choix porteur qui va mériter un "pull up" pour des massives bien réceptifs. Difanga poursuit sur quelques titres de sa production, en français, avant de s‘attaquer à une reprise du grand Ken Boothe. Il n‘a pas pris la chanson la plus évidente, puisqu‘il a choisit de nous interpréter "Artibella". Nous constatons alors qu‘il est difficile de reprendre Ken Boothe et sa prestation sur ce morceau en aura peut être déçu quelques-uns... Difanga repart et c‘est le Tu Shung Peng qui va nous refaire vibrer avec un petit morceau Funky bien dynamique.
C‘est une bonne prestation du groupe, une section cuivre bien rodée, une ligne de basse bien lourde et le son du mélodica qui fait la différence. Une première partie plutôt sympathique qui nous a bien mis en appétit !
Vers 21h30, les techniciens préparent la scène pour notre tête d‘affiche. La "petite" salle du Plan est désormais remplie, elle reçoit ce soir un groupe mythique du Roots Reggae des 70‘s : les Twinkle Brothers. L‘occasion d‘accueillir cette formation légendaire et ses 40 ans de carrière !
Conduit par le chanteur Norman Grant, présent aussi aux percussions. On note également que le groupe n'est pas dans sa configuration habituelle : Dub Judah est bien là à la basse mais il manque le grand Black Steel à la guitare. Les musiciens arrivent en premier sur scène et le son s‘annonce bien lourd ! On commence avec une rythmique Roots, avant de voir arriver Norman Grant. Le public est déjà bouillant et le fait bien comprendre et dans les premiers rangs, les paroles des chansons sont reprises en cheuurs par les massives.
Norman, le plus jeune des frères, impose son charisme par une simplicité étonnante, un visage qui appel la sagesse, et une énergie encore bien présente! On remarque néanmoins qu‘il lui faudra quelques secondes pour reprendre son souffle après une danse bien dynamique. Le Reggae ça se vit même après 40 ans de carrière.
Le son est mélodieux, Roots et profond. On ressent vraiment la "vibe", le message est positif et conscient, l‘ambiance de la salle est vraiment très bonne. Du coté des titres joués ce soir, nous aurons la chance d‘apprécier les versions live des plus gros classiques du groupe. De l‘album "Kilimanjaro" aux nouveautés, en passant par leur première chanson enregistrée (en 1966) ou encore des Hits comme "Jahova". Nous aurons droit à quelques passages Dub, pour apprécier l‘aisance du band.
Retour aux sources avec des morceaux qui dénoncent un système qui n‘a pas beaucoup évolué depuis toutes ces années, "Free Africa", "Breaking Down The Barriers". Là encore les massives chantent avec Norman, nous avons là des connaisseurs !
Le temps passe et c‘est déjà bientôt la fin, après une grosse ovation et un rappel bien mérité, les Twinkle Brothers reviennent et enchaînent sur "One Head", effet garanti pour des massives convertis. Enfin, je terminerai par l‘énorme version de "Rasta Pon Top" qui a littéralement réveillé la salle, une superbe version dans laquelle nous avons ressenti une certaine osmose avec le public. L‘anecdote de la soirée revient au guitariste, qui nous a démontré lors d‘un solo unique sa facilité à manier son instrument, puisqu‘il nous a fait un solo guitare en jouant avec les dents! Un seul mot pour définir cette performance : impressionnant. La "vibe" rasta a des effets certains sur le public qui ce soir là était en harmonie avec ce groupe. Il est déjà 23h45.