Zicalizes #11 - Kiddus I, Earl 'Chinna' Smith & I Jah Man@ Centre Culturel Paul Bailliart (91)

Samedi 05-05-2007
Centre Culturel Paul Bailliart - Massy (91)

Les Zicalizes sont devenus le festival incontournable en Ile de France, itinérant entre Paris, l'Essonne et les Yvelines. Cette année est placée sous le signe d'un hommage au peintre Fluoman disparu en 2005. Comme l'année dernière, cet évènement panache concerts, expositions et showcases pour le plus grand plaisir du public francilien.
Cette soirée au Centre Culturel Paul Bailliart de Massy sera acoustique. Après un échauffement assuré par Large Up aux platines devant une vingtaine de personnes dans la petite salle "Le Club", il est temps de passer aux choses sérieuses. Il est 21 heures quand nous prenons place dans la grande salle. Nous sommes un peu surpris de constater que les fauteuils n'ont pas été enlevés. Cette session se déroulera donc confortablement installé. En fond sonore c'est l'album "A Drop" de Winston McAnuff qui tourne. On a l'impression d'être au cinéma en attendant la séance.

Après une annonce au micro, Earl 'Chinna' Smith et Kiddus I prennent place sur scène, Chinna avec sa guitare et Kiddus avec un repeater, une des trois percussions nyabinghi. C'est ce dernier qui entame cette session acoustique avec "A Prayer" qui bénéficiera d'une écoute vraiment religieuse. Suivront "Where Are You Going" et "No Salvation Until" qui sera le plus plébiscité des trois avec un public qui simulera le battement des tambours nyabinghi avec les mains. On est bien "Inna De Yard" puisque ces trois chansons commencent dans cet ordre l'opus consacré à Kiddus I. Chinna prend la relève avec le titre "Mariwana" puis "Daniel" avec l'allusion souvent reprise au passage biblique de Daniel dans la fosse aux lions. Kiddus poursuit avec "The World Should Be A Better Place (For Children To Play)" et "Reached Their Peaks". Kiddus nous présente alors la jeune femme qui les accompagne aux cheuurs, une certaine Sabine qui nous vient d'Italie et qui a récemment intégré le crew Inna De Yard. Elle nous chantera un air qui ressemble à de la Bossa Nova avant de céder le micro à Chinna pour un "We Got Love" où il fait chanté le public suivi de "Humble Servant" dans laquelle il fait une allusion aux élections présidentielles dont le second tour se tient le lendemain. Kiddus reprend à son tour le micro pour un titre qu'il n'aura même pas la peine de présenter puisque le public demandera un pull up très explicitement. En effet "Graduation In Zion" est le titre phare de la carrière de Kiddus I surtout popularisé par sa prestation dans le film Rockers. Et même s'il se mélange un peu dans les paroles, cela n'enlève rien à la qualité de l'interprétation de ce soir. Il poursuit avec "Troubled Time" avant de laisser Chinna conclure avec "Home Grown" dans lequel il placera une dédicace au crew Makasound. Mais on ne pouvait pas en terminer ainsi et le public en redemande encore.
Le rappel sur scène se fera accompagné de Winston McAnuff pour l'interprétation d'un titre appartenant au folklore américain : "Ol' Man River". Cette chanson est en fait tirée d'une comédie musicale de 1927, reprise tellement souvent qu'elle a finit par faire partie de la culture américaine. Le spectacle s'achève donc en apothéose après une heure et quart de haut vol.

Cette soirée acoustique continue avec I Jah Man seul sur scène avec sa guitare. Il entame son show avec "Praises In Strange Places". L'ambiance est encore plus douce que pour les artistes précédents. Suivent les classiques "Jah Is No Secret" et "Are We A Warrior" toujours dans la même atmosphère feutrée. Le répertoire reste dans les classiques avec l'immanquable Reggae de toute session acoustique qui se respecte à savoir "Redemption Song" de Bob Marley pour une reprise assez originale dans l'orchestration. I Jah Man termine le morceau avec un petit discours sur son ami Bob Marley qu'il lui est apparu plusieurs fois en visions. La chanson qui suit lui est d'ailleurs dédiée. On revient ensuite aux fondations avec le morceau que tout le monde attendait en venant voir I Jah Man : "Jah Heavy Load". Et on ne sera pas déçu par l'interprétation acoustique. Bob est encore une fois présent avec la reprise de "No Woman No Cry" mais interprétée à la "I Jah Man style" comme il dit si bien avant de poursuivre avec "Jesus Selassie I Keepeth My Soul".
Pour "Africa", I Jah Man change son mode de jeu en passant de l'arpège (où les notes sont égrainées une a une) au skank beaucoup plus marqué et dynamique. C'est peut être ce qui manquait un peu de dynamisme (on a entendu ronfler dans le public) mais il ne faut pas manquer de signaler que l'exercice est assez périlleux en solo. Alors qu'il commence un nouveau morceau, après un peu moins d'une heure de spectacle, il est interrompu par une bronca du public quand Kiddus I apparaît sur scène et suivi de Chinna. Winston McAnuff se joint à la troupe pour une interprétation de "Heavy Load" de toute beauté et qui sonne vraiment comme un bouquet final. Avant de nous laisser, les compères entameront subrepticement un "New Name" de Ras Michael qui s'interrompra dans un tonnerre d'applaudissements avant que la scène se vide.

La soirée se termine comme elle avait commencée dans le Club avec cette fois-ci un concert comme on a plus l'habitude d'en voir avec le groupe Fluo System. Ce groupe français créé en hommage au peintre Fluoman distille un Reggae festif aux accents divers, idéal pour une bonne fin de soirée ou plutôt un bon début de matinée.
Il faut remercier encore une fois Zone d'Arts pour nous avoir offert pour cette date un plateau et surtout une ambiance originale et de qualité.

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